À 36 ans, Leyla McCalla s’apprête à sortir le quatrième album d’une remarquable carrière solo. « Breaking the thermometer », car c’est son nom, est aussi une plongée dans l’histoire d’Haïti.
Chanteuse et violoncelliste, Leyla McCalla annonce la sortie d’un nouvel album le 6 mai prochain : Breaking The Thermometer. Née dans le Queens (New-York), cette artiste d’origine haïtienne en a dévoilé le deuxième extrait le 8 février avec « Vini Wè » (« Viens voir » en créole haïtien).
Après le titre « Fort Dimanche », dévoilé sur le le label ANTI, elle continue de retracer l’histoire récente de l’île : compositions originales à l’accent blues/cajun et airs traditionnels haïtiens se mêlent à des archives historiques (radio, tv…) et interviews contemporaines qui retracent l’agitation politique et sociale d’Haïti à la fin du XXème siècle.
Dans « Fort Dimanche », Leyla McCalla évoque la terrible histoire de ce lieu, situé à Port-au-Prince, sous la période François Duvalier (1957-1971). Ancien fort construit par les Français durant la colonisation, le dictateur l’a transformé en prison pour y museler ses opposants politiques.
Sur « Vini Wè », Leyla McCalla s’inspire de l’histoire d’amour entre les journalistes haïtiens Jean Dominique et Michèle Montas. Ensemble, ils ont défendu le droit à la presse libre et indépendante. Un engagement qui coûta la vie à Jean Dominique : en 2000, il fut assassiné sur son lieu de travail, à Radio Haïti, avec son agent de sécurité, Jean-Claude Louissant.
Jonglant entre anglais et créole haïtien, Leyla McCalla exhume l’histoire oubliée et propose un nouvel album qui fait œuvre éducative tout autant qu’artistique.
L’EP sera disponible le 6 mai, précommandez-le sur Bandcamp.